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Regard vert
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11 décembre 2007

Le déclic écologique du futur parent

 

Après le bébé vecteur de consommation, le bébé est devenu vecteur de naturel.
Les futurs parents (surtout si ils traînent sur Internet) trouvent deux tendances très opposées.

D’une part, le bébé de consommation : il faut acheter, acheter, acheter. Des crèmes. Du gros matériel de puériculture. La chambre avec armoire assortie au lit, à la table à langer, au linge etc….La grosse poussette, avec le siège auto, la nacelle etc. Et des fringues à n’en plus finir parce qu’un bébé se salit vite (oui les nouveaux nés adorent se rouler dans la boue). Des tonnes de matériel, de très gros chèques, tout ça pour une petite personne de 3 kg. Les futurs parents sont confrontés à un matraquage délirant : en s’inscrivant à la maternité, ils reçoivent une mallette peine d’échantillons, de pubs, de programmes de fidélisation : donnez votre adresse et tous les mois on vous racontera un truc sur votre bébé et vous aurez une couche Pamggies gratuite en cadeaux.

Et c’est tellement simple de tomber dans le piège. On est tellement impatient de tenir ce petit être dans ses bras, enfin voir son visage….. Tellement impatients qu’on ne sait comment assouvir cette forme de frustration. Car c’est bien sur la frustration que les marques jouent leur marketing. Elles donnent un moyen d’alléger cette frustration et d’assouvir cette terrible impatience : en achetant des tas de trucs plus roses et bleus les uns que les autres.

 

D’autre part, c’est en attendant ce bébé qu’on accède à un monde tout à fait différent, plus éloigné du marketing et du commercial : voici le bébé-nature. Ce bébé qui va arriver, si pur, si beau, on voudrait qu’il grandisse dans une douceur toute naturelle, que jamais rien ne le salisse. Les parents découvrent tout à coup la toxicité des couches et des lingettes, trouvent que c’est pas très sain ces gel douche aux paraben pour les touts petits. Ils commencent à s’interroger sur le contenu des petits pots, et se disent que finalement ça ne prendra pas beaucoup de temps d’écraser une carotte soi-même. Mais bio la carotte, on va pas faire de la soupe aux pesticides. Et enfin le choix essentiel du sein ou du biberon cristallise cette division entre les tendances bébé-conso et bébé-bio : Le désir d’un mode d’alimentation naturel poursuivi aussi longtemps qu’on le souhaite entraîne dans bien des cas des réflexes nature, alors que le biberon amène forcément à des pressions pour l’achat de matériel superflu, de lait de marque, et d’eau en bouteille parfaite pour le nourrisson (même si tout le monde sait qu’on peut leur donner de l’eau du robinet). D’une chose à une autre, on est bien tenté d’essayer des couches lavables, de laisser la poussette à 800€ dans la vitrine pour se coudre une écharpe de portage, et pourquoi un berceau, puisqu’on va faire du co-sleeping ? Et oui, le parent écolo, c’est pas très bon pour le commerce……

 

Cependant, il ne faut pas rentrer dans des clichés, la majorité des parents surfent d’une tendance à l’autre, et on peut être une mère écolo qui a dû interrompre l’allaitement précocement, ou un gros consommateur qui trouve super tendance de porter son bébé. L’attente d’un enfant est une période de remise en question, propice aux changements, et donc un moment-clé de la vie où on peut facilement par le biais d’une réflexion personnelle adopter un mode de vie écolo. Car une fois qu’on s’est accroché à une ligne de conduite écologique pour son bébé, on l’adopte petit à petit dans les autres domaines, et on ne se défait plus des réflexes acquis.

Prochain moment-clé pour devenir écolo : quand on est fauché comme un champ de maïs transgénique.  

 

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